Une nouvelle importante | Arès & Sigrid

QUEEN OF KINDNESS

Une nouvelle importante

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Sigrid rayonnait ce matin. Les enseignants de Poudlard avaient eut la brillante idée de les libérer pour la fin de semaine. Leurs donnants deux jours à partager avec leur famille. Et c’était bien ce que comptait faire Sigrid, les passer avec sa famille. Mais avant de retrouver ses parents, Sigrid voulait voir son frère aîné, Arès. Elle avait une nouvelle incroyable à lui annoncer, bien qu’elle se doute que cela ne lui plairait pas. Pour être tout à fait franche, cela ne lui plaisait pas à elle non. Pas du tout. Mais malheureusement, elle vivait dans une époque où les femmes n’avaient pas le choix. Les hommes avaient tous les droits, comme celui de marier leurs filles à un homme qu’elles n’aimaient pas. C’était la grande nouvelle que Sigrid voulait annoncer à son frère, leur père avait décidé de la fiancer à Gwendall Gryffondor. Elle n’était pas censée le savoir évidemment, elle avait surpris une conversation entre son père et Godric Gryffondor lorsque ce dernier avait été invité par les Weasley, disant à quel point cela serait merveilleux d’unir leurs enfants pour renforcer les liens entre leurs deux familles.

Sigrid arriva bien vite près de la demeure de son frère. Elle était toujours impressionnée quand elle la voyait. Surtout quand elle savait tous les dragons qui rôdaient autour, dissuadant les voyageurs mal avisés qui voudraient trop s’approcher. Mais Sigrid savait qu’elle ne risquait rien, elle avait confiance en Arès. Elle lui confierait sa vie si elle le pouvait. Arriver devant la porte, elle toqua deux coups, un domestique vint lui ouvrir et elle entra dans la demeure. Le domestique lui dit qu’elle allait chercher le maître de maison mais Sigrid lui dit de ne rien dire. Ce dernier ne discuta pas et reprit ses activités. Son frère n’était pas censé être au courant de sa venue, elle lui faisait une sorte de surprise, en espérant qu’elle lui plaise. Sigrid espérait que son frère n’était pas occupé, ni en charmante compagnie. Une bouffée de jalousie s’empara d’elle à cette pensée, mais elle la réprima tant bien que mal. Après tous, même s’ils s’étaient avoué leur amour mutuel, son aîné était libre de faire ce qu’il voulait. Car au niveau charnel, Sigrid ne lui avait rien offert. Pas qu’elle n’en ai pas envie, mais… pour dire vrai, Sigrid était un peu effrayée à cette idée, et puis… elle avait toujours voulu se préserver pour son mariage.

Elle arriva ensuite au salon, occupé par une petite fille au visage de princesse. Sigrid sourit à la vision de sa nièce occupée à elle ses exercices de violon. Sigrid adorait sa nièce, même si au début cela n’avait pas été facile pour elle de se dire que son frère avait une femme et une fille, se sentant abandonnée par son amour. Elle s’approcha de la jeune fille sans faire de bruit. Mais Olivia la remarqua bien assez vite, elle fut d’abord surprise mais un sourire ravi illumina ensuite son visage alors qu’elle sautait au cou de sa plus jeune tante, de seulement huit ans son aînée.

« Tante Sigrid ! Que faîtes vous là ? Père ne m’avait pas dit que vous alliez venir nous voir mais je suis très heureuse de vous voir, vous m’avez manqué depuis la dernière fois... Cela fait longtemps que je ne vous ai pas vu ! Mais vous devez être très prise avec l’école, j’ai tellement hâte d’y aller moi aussi. »

Sigrid sourit devant l’enthousiasme de sa nièce, la serrant dans ses bras avant de la relâcher et de caresser ses boucles délicates. Normal qu’il ne lui avait rien dit, lui-même n’était pas au courant.

« Normal petite princesse, je vous ai fait une surprise à tous les deux. Moi aussi je suis heureuse de te voir. Tu as encore grandi depuis la dernière que je t’ai vu, et encore plus jolie. Ne soit pas impatiente, encore quatre années et tu pourras intégrer Poudlard. Ton père est-il là ? Je souhaiterai m’entretenir avec lui. Sais-tu où il est ? »

La petite fille lui sourit avec une petite lueur de malice dans ses prunelles.

« Oui, père doit sûrement être dans son salon privé. »

Sigrid lui sourit, caressant la joue enfantine. Cette petite était vraiment adorable, personne ne résistait à sa petite bouille de princesse gâtée.

« Bon, et bien je te laisse à tes exercices, ton père me réprimanderait si je te déconcentrais trop longtemps. Travaille bien ma chérie. »

Après un dernier sourire, Sigrid quitta l’enfant se dirigeant là où la fillette lui avait dit de se rendre. Sigrid sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine à chaque pas. Cela faisait un bout de temps qu’elle n’avait pas vu son frère. Elle se demandait comment il réagirait quand il la verrait, appréhendant leurs retrouvailles. Arrivée devant la porte massive, elle respira un bon coup essayant de calmer les battements de son cœur. Elle toqua deux coups à la porte et attendit que son frère lui permette d’entrer, ce qu’il fit quelques instants après. Elle poussa donc la porte, et fit quelques pas dans la pièce. Elle n’osa pas regarder son frère, sentant ses joues rosir.

« Bonjour mon frère, je suis désolée de débarquée comme ça à l’improviste mais j’ai une nouvelle importante. J’espère que je ne dérange pas, auquel cas je pourrais toujours repasser. »

La jeune femme attendit ensuite, que son frère lui permette de continuer.

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Une nouvelle importante.

Pendant que sa fille pratiquait du violon dans le grand salon comme tous les jours à la même heure, Arès aimait se retirer dans son petit salon privé qu'il aimait également appeler " bureau " afin de réfléchir, s'occuper de la paperasse et se reposer devant un bon feu de cheminée. A force de passer ses journées en compagnie de bêtes aussi rustiques que les dragons, il avait tendance à oublier quel plaisir on pouvait tirer d'un peu de repos dans un fauteuil. Depuis une heure, il renouait donc un lien important avec la notion de confort et de paix. Il avait presque réussi à s'endormir lorsque quelqu'un frappa deux petits coups à la porte. Croyant qu'il s'agissait d'un de ses hommes ayant une question quelconque à lui poser, il invita la personne à entrer sans prendre la peine de se lever pour l'accueillir. ici les gens avaient l'habitude de ne pas attendre les mêmes gestes de politesse qu'en compagnie bourgeoise. Côtoyer des dragons était une activité exceptionnelle, mais qui rendait un peu handicapé social sur les bords si on ne faisait pas attention. Aussi, aucun dragonnier ne s'offusquait jamais de l'attitude de leur patron. La surprise fut de taille pour Arès lorsqu'il entendit la voix délicate et caressante de sa petite sœur. Trop ému par le souvenir qu'il avait gardé d'elle, il sauta sur ses pieds et fit volte-face. Il avait trop besoin de voir son visage, de savoir à quel point elle avait grandi. Il fut surpris de découvrir face à lui non-plus une jeune fille mais une femme. La timidité dont elle faisait toujours preuve fixait son regard sur le sol au lieu de sur lui, ce qui le vexa légèrement, bien qu'il n'en montra rien.

« Tu ne me dérange jamais, Sigrid. Trop de temps s'est écoulé depuis ta dernière visite, tu es plus belle et plus rayonnante que jamais. »

Un sourire s'étira sur ses lèvres et il s'avança vers elle lentement, s'arrêtant à un mètre d'elle, ses mains sagement croisées dans son dos. Pourtant, il brûlait d'envie de les serrer autour de sa taille. Arès avait veillé à toujours recevoir la visite de filles de joie, de façon régulière, afin de ne pas garder en lui trop de ces désirs qui pouvaient le rendre fou. Il se savait particulièrement intoxiqué par le bien-être de la chair et ne voulait en aucun cas brutaliser sa sœur à ce sujet. Sigrid voulait attendre, se préserver, et il respectait son choix bien que cela lui coûte profondément. L'amour qu'il portait à sa petite sœur était tout simplement trop fort pour qu'il le gâche à cause de pulsions viriles qu'il pouvait absolument calmer avec une autre.

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Sigrid attendait nerveuse. Elle espérait vraiment ne pas déranger son frère. Elle savait que son travail n’était pas des moindre, et que débarquer à l’improviste n’était pas la meilleure des idées, mais elle avait vraiment besoin de voir et de parler à son frère. Elle continuait de fixer le sol, n’osant pas le regarder bien qu’elle en ait envie. Cela faisait un bout de temps qu’elle ne l’avait pas vu.

« Tu ne me dérange jamais, Sigrid. Trop de temps s'est écoulé depuis ta dernière visite, tu es plus belle et plus rayonnante que jamais. »

Sigrid sentit ses pommettes se réchauffées sous le compliment de son frère. Pourtant, il lui adressait souvent des compliments mais elle se sentait toujours un peu gênée. Sa conscience lui rappelant que ce n’était pas normal entre frère et sœur. Elle sourit doucement, réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien lui dire.

« Je te remercie, je… »

Elle s’était arrêtée en plein milieu de sa phrase, puisqu’en levant son regard sur son frère, elle fut surprise par le visage qu’elle découvrit. Son frère avait beaucoup changé depuis leur dernière entrevue et pas en mal. Son visage jadis pur se voyait parsemé d’une barbe, ce qui lui donnait l’air plus vieux mais qui, à l’avis de Sigrid, le rendait plus séduisant. Il lui semblait qu’il avait aussi pris du muscle. Il était très beau, plus que dans son souvenir. Totalement hypnotisée par le physique de son frère aîné, elle s’avança doucement vers lui, réduisant l’espace de leur corps, et posa une main douce et un peu timide sur la joue de son frère, la caressant doucement. Elle retira ensuite sa main se rendant compte de son geste et se recula légèrement, rougissante fortement. Elle n’avait pas l’habitude d’être aussi… entreprenante avec les hommes et encore plus avec son frère. Et pour elle, ce geste était vraiment significatif. Quand on était une jeune fille de quinze ans, on ne touchait pas les hommes de la sorte. Ce n’était pas correct, encore moins avec son frère.

« Je suis désolée. Je… tu as changé aussi depuis la dernière fois. Mais cela te va bien, même si tu as un côté un peu plus sévère maintenant. Veux-tu à ce point qu’on te laisse en paix ? »

Sigrid avait préféré essayé de faire une petite note d’humour, essayant de détourné son attention sur le geste qu’elle avait eut quelques minutes auparavant. Elle voulait aussi voir de quelle humeur était son frère pour trouver la bonne façon de lui annoncer ce qu’elle était venue lui dire.

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Arès se délecta de la vision qui s'offrait sous ses yeux. Les joues de sa sœur rosissaient au niveau des pommettes, puis la couleur s'étendait petit à petit jusqu'à ses oreilles. La voir réagir si aisément à son compliment lui apporta une grande satisfaction, bien qu'il n'en montra rien. En revanche, il retint son souffle lorsque leurs regards se croisèrent. Quelque chose venait s'interrompre Sigrid en pleine phrase. Quelque chose qui venait de lui. Il la laissa s'approcher, sans bouger, craignant que l'instant ne s'échappe comme une gerbe de fumée. Ses paupières tressaillirent au contact de ses doigts, doux et frais, si délicats sur sa peau rugueuse. L'information grimpa à son cerveau et il comprit ce qui l'avait surprise. Il avait laissée sa barbe pousser. Pendant des mois, il avait craint que cette nouveauté ne lui déplaise, mais au final, il n'en était visiblement rien. Au contraire. Cela apaisa son âme. Contrarier sa tendre petite sœur était bien la dernière chose qu'il désirait faire. Il s'autorisa donc à respirer de nouveau, alors que la demoiselle ôtait ses mains, mal-à-l'aise. Certes, un tel contact serait inapproprié en temps normal, mais n'étaient-ils pas allés déjà un peu loin pour se préoccuper ainsi de l'éthique ? Surtout lorsqu'ils se trouvaient en un lieu si intimement isolé. Un sourire amusé étira ses lèvres délicatement, chose qui devenait rare ces temps-ci.

« Paraître sévère est souvent le meilleur moyen de convaincre les autres que nous le sommes, combien même il n'en serait rien. Il est préférable de prévenir, plutôt que guérir. » Dit-il sur un ton très sérieux.

Le fait est qu'il est bien plus aisé de s'éviter des ennuis, lorsque son entourage pensait qu'il ne tolérerait aucun écart de conduite. Ainsi, tous se comportaient du mieux qu'ils le pouvaient et tout le monde s'en trouvait arrangé. Arès tendit sa main et attrapa la sienne, afin de la mener jusqu'au centre de la pièce. Là, il lui indiqua le petit sofa, car il ne pouvait décemment pas laisser une lady rester debout. Ceci fait, il lui accorda davantage d'attention, si cela était possible.

« Mais trêve de discussions superflues. De quelle nouvelle importante es-tu venue m'entretenir ? Sûrement est-ce grave, si tu as fait le trajet jusqu'ici par toi-même. »

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« Paraître sévère est souvent le meilleur moyen de convaincre les autres que nous le sommes, combien même il n'en serait rien. Il est préférable de prévenir, plutôt que guérir. »

Sigrid ne savait pas si c’était une façon pour Arès de dire qu’avec cela, il a plus de facilités à tenir les gens à l’écart de sa personne. Sigrid savait que son frère n’avait jamais été quelqu’un de très social, et cela l’avait toujours un peu attristé. Elle avait toujours craint que sa solitude le rendre malheureux. Heureusement, il avait toujours Olivia qui lui témoignait beaucoup d’amour. Mais Sigrid n’avait jamais essayé de forcer son frère à s’ouvrir plus aux gens, elle n’avait jamais voulu lui imposer quoi que ce soit. Et tout au fond d’elle, elle aimait cette situation… Elle pouvait garder son frère pour elle seule, et cela n’avait pas de prix. Sigrid le suivit avec un sourire quand il lui indiqua le sofa. Elle s’y assit docilement.

« Mais trêve de discussions superflues. De quelle nouvelle importante es-tu venue m'entretenir ? Sûrement est-ce grave, si tu as fait le trajet jusqu'ici par toi-même. »

Le sourire de Sigrid retomba, elle avait presque oublié la raison de sa venue. Elle ne savait pas trop comment lui dire, elle craignait qu’il s’énerve. Non pas contre elle mais surtout contre leur père avec qui il était déjà en froid. Sigrid se dit qu’elle devrait peut être se taire en fin de compte, elle ne voulait pas aggraver les choses entre eux. Mais s’il l’apprenait plus tard de quelqu’un d’autre, peut être serait-il en colère contre elle pour n’avoir rien dit. Elle regarda ses mains un peu gênée, une rougeur aux joues. Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure et leva enfin ensuite son regard vers lui, plantant son regard timide et gêné dans celui de son frère.

« Je … J’ai surpris une conversation entre père et mère l’autre soir, pendant les vacances. Et père disait à mère qu’il s’était entretenu avec Mr. Gryffondor et qu’ils prévoyaient de nous marier, son fils Gwendall et moi… je ne suis pas censée être au courant et je ne l’ai dit à personne sauf à toi… Parce que je te fais confiance et que je ne sais pas quoi faire face à cette nouvelle. Je… Je ne veux pas me marier avec Gwendall Gryffondor mais… je ne peux pas m’y opposer, personne ne le peut. Si père a décidé que je me marierai avec lui, je serai obligée d’obéir. »

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En voyant le visage de Sigrid pâlir et perdre son beau sourire, Arès su instinctivement qu'il n'allait pas aimer ce qu'il allait entendre. Il se prépara à la nouvelle du mieux qu'il pu, mais rien ne fut suffisant pour amortir le choc. Sa sœur allait être fiancée. A Gwendall Gryffondor. Bien sûr Arès connaissait l'intéressé et il ne le trouvait pas indigne d'être uni à sa famille, mais l'idée qu'un homme puisse posséder sa délicate petite sœur lui serra le cœur au point qu'il cru le sentir arrêter de battre. Son sang tout d'abord se glaça dans ses veines, puis il se mit à y bouillir de colère. Les dents et les poings serrés, le dragonnier se releva et se mit à faire les cent pas dans la pièce. Comment son père pouvait il la vendre ainsi, comme un morceau de viande ? Car tout ceci n'était que politique et arrangements entre parents. Personne n'avait demandé son avis à Sigrid. Tremblant de rage, Arès n'écoutait plus grand chose hormis le son de son propre sang battant comme un tambour dans ses oreilles. Sûrement que ses yeux devaient lancer des éclairs. Finalement, hors de lui, sa langue se délia.

« Jamais. Tu m'entends ? Jamais ! Plutôt mourir que te voir enchaînée à ce garçon contre ton gré ! » S'exclama-t-il en faisant de grand gestes avec ses bras.

En vérité, Arès n'avait pas d'autre raison de s'opposer à ces fiançailles que son propre égoïsme. Il ne voulait pas perdre sa sœur. Il ne voulait pas la partager. L'idée de la savoir dans les bras d'un homme, dans son lit... Un râle de rage et de frustration s'extirpa entre ses lèvres. Il prit un poignard à sa ceinture et le lança brutalement devant lui, le plantant profondément dans le mur boisé du petit salon. Il craignait de faire peur à Sigrid en se comportant ainsi, mais bon sang c'était dans sa nature. Arès était un homme sauvage, indomptable, que rien ne pouvait calmer. Rien... sauf peut-être elle. Celle qui savait tout de lui, ses forces et ses faiblesses.

« Foutu père insensible ! Je le tuerai...je le tuerai s'il fait ça ! »

Le pauvre dragonnier pouvait sembler fou. Et peut-être l'était-il en vérité. Voilà pourquoi il s'entendait mieux avec les lézards de feu qu'avec les membres de sa propre espèce. Lui même avait ce tempérament impulsif, colérique, incandescent.

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Sigrid savait très bien qu’il y avait de très grandes chances pour qu’Arès n’apprécie pas le fait que leur père ait décidé de la fiancer à Gwendall Gryffondor. Et une part sombre d’elle-même, qu’elle ne révèlerait jamais, espérait que ce soit le cas, qu’il soit… jaloux. Elle savait bien que ce n’était pas bien, qu’ils étaient frères et sœurs, mais… Sigrid avait conscience de cela, de cette part d’elle-même, et elle en avait honte. Mais c’était ainsi, elle voulait que son frère désire l’avoir pour lui, même si ce n’était pas le cas, c’était… un fantasme. Néanmoins, fantasme ou pas, elle vit bien son frère changer d’expression, le sang colora ses joues de colère et ses traits étaient tirés. Il était en colère, même si elle ne le voyait pas aussi souvent qu’elle le voudrait, elle le connaissait par cœur. Arès était fou de rage, elle ne bougeait pas pour sa part. Non pas qu’elle le craigne, elle savait bien qu’il ne lui causerait jamais de mal, mais parce qu’elle savait qu’il avait besoin de se défaire de cette colère qui coulait dan ses veines. Elle préférait simplement le laisser se calmer un peu, le laisser expulser ce qu’il avait en lui.

« Jamais. Tu m'entends ? Jamais ! Plutôt mourir que te voir enchaînée à ce garçon contre ton gré ! »

Sigrid observa son frère faire les cents pas. Elle ne savait pas à quoi était due cette colère. Il avait toujours été difficile de lire dans les pensées de son frère. Même si elle le connaissait par cœur, il y avait toujours une part de lui-même qui lui était étrangère, et dont elle ignorait ce qu’elle renfermait. Elle sursauta légèrement lorsqu’il lança son poignard. Elle ne pensait pas qu’il serait autant en colère… Elle n’aimait pas voir son frère ainsi, elle préférait qu’il lui sourît, et qu’il soit doux comme il savait l’être. Elle avait presque l’impression qu’il était en souffrance et elle détestait ça. Elle ne voulait pas que son frère souffre, c’était la dernière chose qu’elle voulait. La dernière chose qu’elle souhaitait.

« Foutu père insensible ! Je le tuerai...je le tuerai s'il fait ça ! »

Sigrid décida d’intervenir. Elle s’approcha doucement de lui et prit tendrement son visage entre ses mains délicates pour plonger ses yeux dans les siens.

« Arès… Arès calme toi… s’il te plaît. Shht… tout va bien. »

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Le changement s'opéra très vite. En deux secondes, Sigrid s'était levée et approchée d'Arès. Par réflexe, il cessa ses grands mouvements de bras pour ne pas la bousculer et lorsque les mains délicates de sa sœur rencontrèrent ses joues barbues, il frémit. La tension quitta progressivement son corps, ne laissant qu'une vague résignation triste. Il ne pouvait malheureusement rien faire contre les projets de son père, combien même son cœur s'en trouvait meurtri. Pourquoi diable aurait-il le quelconque droit de veto sur le mariage de Sigrid ? Il n'était que l'un de ses frères. Pas même le plus important d'un point de vue hiérarchique. Et puis, il n'avait pas écouté les revendications de sa sœur lorsque lui-même s'était marié.

« Non...non tout ne va pas bien. Il veut te marier, Sigrid... » Murmura-t-il en fermant les yeux.

Sa voix n'était plus qu'un soupir désespéré. Gwendall était un jeune homme fort et loyal, capable de combler tous les besoins de sa petite sœur adorée. Pourtant... Pourtant il lui en voulait tellement d'exister, d'être un obstacle sur sa route. Aux yeux d'Arès, il n'existait personne d'aussi pur et merveilleux que Sigrid. Il l'aimait d'un amour qui dépassait et défiait tout. Lentement, il passa ses bras autour de sa taille et la serra contre lui. Cette étreinte avait un gout amer, comme si c'était la dernière.

« Quand compte-il vous marier ? » Demanda-t-il, masochiste.

La réponse, n'importe quelle réponse vraiment, allait lui faire un mal incroyable. Mais il devait savoir quand même. Avait-il encore le temps de profiter de l'innocence délicate de sa sœur ? Bientôt, elle serai faite femme. Il ne verra plus cette lueur propre de toute arrière-pensée briller dans ses jolis yeux clairs. C'était une tragédie, réellement. Du bout des lèvres, il déposa un baiser sur le front clair et frais de Sigrid. Cette tendresse qu'il aimait tant, cette proximité qu'ils avaient en cet instant précis, n'avaient jamais posé le moindre soucis aux yeux d'Arès. Mais aujourd'hui, maintenant qu'il savait que leur temps était compté, le dragonnier frissonnait d'émotion. Ce simple contact fraternel éveillait mille émotions dans sa poitrine.

Il déglutit difficilement, noué par un mélange de colère, de peur et de peine. Comment allait-il bien pouvoir la lâcher maintenant qu'il savait la vérité ? Comment allait-il pouvoir supporter d'assister à une cérémonie unissant Sigrid à un homme ? Comment diable allait-il pouvoir supporter la douleur, en l'observant partir au bras de Gwendall pour consommer leurs noces ? L'idée seule suffisait à lui couper le souffle.

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Sigrid n’aimait pas voir son frère en colère. Non pas qu’elle ait peur de lui, elle sait bien que jamais il ne lui ferait le moindre mal, mais elle n’appréciait pas voir ses traits déformés par la colère. Elle préférait quand il lui souriait, quand il la prenait dans ses bras… Sigrid n’était pas enchantée ses futures noces, loin de là. Mais elle n’y pouvait rien, c’était ainsi. C’était le sort des femmes de se retrouver mariées sous les ordres de leurs pères. Elle ne pouvait pas y échapper, quand bien même elle avait des rêves, des projets, qu’elle savait irréalisables. Pour le peu qu’elle connaissait Gwendall Gryffondor, elle doutait qu’il la laisse avoir une carrière… quoiqu’il en soit, elle ne voulait pas voir Arès s’énerver. Même si elle s’y était attendue.

« Non...non tout ne va pas bien. Il veut te marier, Sigrid... »

Oui, il voulait la marier. Et il allait le faire. Sigrid savait qu’elle n’avait aucune échappatoire, que si elle fuyait, elle amènerait la honte sur sa famille, et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Ce qu’elle voulait, elle ne pouvait pas l’avoir. Elle voudrait pouvoir être avec son frère, enseigner à Poudlard… mais toutes ces choses, elle ne pouvait pas les avoir. Elle frissonna et se blottit contre le torse puissant de son frère, appréciait son contact, adorant être dans ses bras. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien que contre lui.

« Quand compte-il vous marier ? »

Sigrid ne répondit pas tout de suite, leur père n’avait donné aucune indication très précise. Elle revoyait encore le sourire sur ses lèvres quand il lui avait annoncé les fiançailles. Sigrid n’avait pas souri, elle s’était contentée de baissée les yeux, et de dire qu’elle ferait comme il le voudrait. Mais elle ne voulait pas devenir une Gryffondor, elle voulait rester une Weasley. Elle frémit en sentant les lèvres de son frère sur son front et elle répondit en déposant à son tour un baiser dans le creux de son cou. Ils avaient une relation particulière, mais c’était la leur, et elle ne voulait pas que ça change. Elle aimait son frère. Elle ne l’aimait pas comme un frère, elle l’aimait comme on aimait un amant, bien qu’il ne soit pas son amant.

Elle savait qu’elle devrait ressentir de la honte pour ces sentiments incestueux, qu’elle devrait être dégoûtée d’elle-même. Mais son amour était pur, et il n’y avait aucun mal à aimer. Elle avait été déchirée quand Arès s’était marié, quand il l’avait abandonnée, et maintenant qu’elle l’avait retrouvé, elle ne voulait pas le perdre à nouveau.

« A la fin de l’année. Je ne veux pas l’épouser Arès… mais je n’ai pas le choix… »

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▬ Arès & Sigrid ▬
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On aurait pu penser que cette proximité mettrait mal à l'aise Arès et sa sœur Sigrid. Mais il n'en était rien. Au contraire, le dragonnier se sentir apaisé par cette étreinte et la caresse de ses lèvres dans le creux de son cou. Il sentait que Sigrid était là où était sa place. Là où sa place avait toujours été : contre lui. Frémissant, il respirait son parfum enivrant et la berçait délicatement. Ses bras se resserrèrent davantage autour de sa taille et il frotta son nez doucement contre le sien. Ses paupières closes, il écouta douloureusement les paroles de sa sœur. Bien sur qu'elle n'avait pas le choix, il le savait. Cela ne rendait pas la chose plus tolérable, au contraire. Il ne voulait pas la voir épouser ce garçon, et encore moins alors qu'elle ne le souhaitait pas. Son père n'avait décidément rien compris au fonctionnement de Sigrid. Comment pouvait-il abuser de sa gentillesse et de son incapacité à dire non, pour la vendre comme du bétail ? Il le détestait pour ça. Il le détestait de toute son âme.

« Ne l'épouse pas... ne le fais pas... » Murmura-t-il, émotionnellement incohérent.

Il savait qu'elle ne pouvait pas faire ce qu'il lui demandait. Son souhait était irréalisable. Et pourtant il ne se sentait pas le cœur à prononcer autre chose que cela. Lentement, il déposa des baisers sur sa peau, dans son cou, sur sa mâchoire, sur ses joues, sur ses yeux clos, sur son front... Son visage était d'une douceur merveilleuse. Il n'avait pas souvenir d'avoir connu quelqu'un avec un tel effet sur lui. Pas même son ex-femme qu'il avait pourtant aimée tendrement.

« Sigrid... »

Sa voix était plus rauque, plus tremblante. Que lui arrivait-il ? C'était comme si son corps ne lui répondait plus. Il se trouvait actuellement sur une pente dangereuse, très dangereuse. Pourtant, il ne pouvait pas cesser de serrer son corps contre le sien et de cajoler sa peau, d'y laisser des baisers adorateurs. Il ne voulait pas céder cette princesse à un type comme Gwendall. Il ne la méritait pas. Personne ne la méritait. Pas même lui. Elle était si douce, si tendre, si généreuse, si aimante, si courageuse... Existait-il une déesse à la hauteur de Sigrid ? Probablement pas. Elle était tout pour lui. La perfection. La femme que même ses rêves ne pouvaient pas recréer. Cette idée le rendit un peu fou, un peu euphorique, et il dérapa. Comme s'il s'était retenu trop longtemps, Arès embrassa sa sœur avec fougue, dévorant ses lèvres si roses et si chaudes.

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